Tuesday, 21 April 2020

pas la peine de crier

Qu'est-ce que je ferais sans le /li/?
Je m’appellerais Jueta et j'habiterais à On.
Mon ami Diego ne serait pas en couple avec Lili, il serait célibataire. Diego ne passerait pas ses journées à lire pendant ce confinement seul à la maison, mais il ferait du re. Il tomberait amoureux d'une petite dame, bouclée, dont j'ai oublié son nom. Je ne l'appellerais pas un jour pour lui dire que j'ai été au Mali, mais au Cameroun, et qu'on a traversé des Cumulus Nimbus avant d’atterrir, sans se faire aspirer. 
Je ne rendrais plus visite à mon ami Félix, ni écouterais plus son accent infime. J'aurais un nouveau ami qui habiterait à Bouillac et qui n'aimerait pas la littérature, mais les arts de l'expression corporelle, passionnément.
Enfin, je dormirais dans un hamac.

Joël vient de Cameroun, Valérie de Croatie et moi d'Argentine. Nous sommes dans la salle de repos. Je mange un sandwich périmé, Valérie repose sa tête sur ses bras et Joël imagine qu'il appelle Macron pour lui dire qu'il est le meilleur joueur de foot de Vaulx en Velin et que du coup il lui faut de l'argent pour monter son orphelinat, tout en nettoyant des conserves données par Carrefour Saint Priest qui étaient à côté des yaourts qui ont explosé et sali les conserves.

Tu as Facebook?
Non.
Tu n'as pas Facebook?
Non.
Et comment on va faire pour faire l'amour?
Keine Ahnung.
Tu sais faire l'amour?
Non, à quoi ça sert?
Est-ce que faire l'amour est plus utile que monter au sommet du Mont Aiguille?
Est-ce que monter au sommet du Mont Aiguille est plus utile que découvrir l'Amérique?
Moi je monte sur La Pinta, parce que La Niña because, et la Santa Maria neither.
Moi je monte sur La Pinta pour faire l'amour avec toi.


Inspiré des poèmes de Guillaume Sauzay, poèmes que j'ai jamais lu(s?).


 


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