Sunday 15 March 2020

journal de confinement jour d'avant

Le confinement va arriver, on le sait tous. On croit que c'est approprié, ça a marché ailleurs... En Chine, en Corée du Sud...Et en France?
Notre nouveau être. Ferons nos corps des anticorps contre lui?
Deux sources d'information, ces deux dernières semaines, m'alertaient sur une crise sanitaire. Chez nous? En France? Ici à Lyon? Non, je connais personne qui a le Coronavirus. On le mettra en majuscules lui, histoire de le respecter.
Tu imagines, si on dit au dieu guaraní Aniá, qui contrôle le mal entre nous, qu'on ne croit pas en lui? Moi je ferais jamais ça. Vaut mieux dire qu'on y croit, même si on y croit moyen, voire pas du tout. 
La première personne c'est Salomé. Salomé a les cheveux longs, des grandes joues qui soutiennent ses beaux yeux bridés. Je l'aime bien Salomé. Je crois pas qu'on mette l'accent aigu sur le e final, car de toute façon l'accent est toujours à la fin du mot, quoique si on le met pas, ça va faire Salom. On le met. Elle est infirmière. Jeune, idéaliste, jeune, rêveuse. On a un lien proche, mais il reste quand même une couche à traverser. Elle aime bien sa solitude aussi, et moi la mienne. À l'hôpital c'est le confinement des patients. Hôpital psychiatrique. Mais quelle mesure démesurée. 
La deuxième personne c'est Jérémie. Jérémie a les cheveux courts, presque pas de cheveux on dirait. Une barbe multicolore quand elle est longue. Jérémie est le présent, la médiation, l'analyse des comportements humains, le sport. Les chauffeurs des trains frets demandent leurs droit de retrait, ils se sentent exposés au virus. Mais quelle mesure démesurée.



Les amants de la nature on se fait une petite dernière visite des forêts, des sommets et des dénivelés. J'aime tellement la montagne, les feuilles qui tombent, les primevères. On est une vingtaine au sommet de "La dent du chat", c'est beaucoup, les regards complices, notre dernière sortie en nature.

 

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